Camions roulant au gaz

Scania a défini une feuille de route ambitieuse en matière d’électrification : la moitié de nos ventes annuelles devraient concerner des véhicules 100 % électriques à l’horizon 2030. Mais cela, seul, ne suffira pas à réduire les émissions de gaz à effet de serre, GES, dans les transports. Un large éventail de solutions de réduction des GES, dont le biogaz, est nécessaire.

La durée moyenne de service, très longue, des poids lourds va imposer le remplacement actif des combustibles fossiles (diesel et gaz) des parcs actuels, le plus souvent par du HVO/xTL, du biodiesel et du biogaz durables. Si nous voulons atteindre l’objectif de diviser par deux les émissions de carbone à l’échelle mondiale tous les dix ans, ce remplacement est incontournable afin de réduire les émissions réelles de GES du puits à la roue, conformément à l’Accord de Paris.

Selon le rapport « Accelerating to zero » de l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI), même si, en tant qu'industriel, nous atteignons l’objectif de 50 % de nouvelles ventes de véhicules électriques en 2030, 90 % des véhicules en service seront encore équipés de moteurs à combustion conventionnels. Si nous voulons atteindre cet objectif, ceux-ci devront être alimentés par des combustibles non fossiles, comme le biogaz, dans une plus large proportion qu’aujourd’hui.

Presque tous les types. Le moteur gaz dernière génération de Scania, disponible en versions 9 litres et 13 litres, convient à la plupart des applications lourdes. Le biogaz est tout simplement l’un des meilleurs moyens de décarboner les camions ou les bus utilisés à des fins commerciales, car il permet d’obtenir les plus fortes réductions de CO₂ possibles, avec un investissement limité.

Notre nouvelle gamme de moteurs gaz Euro 6 réduit la consommation de carburant de 5 %. En outre, des options de réservoirs de carburant sont disponibles pour le gaz comprimé et le gaz liquide, ce qui permet de proposer, à peu de chose près, la même autonomie qu’un véhicule diesel.

Il s’agit de la même molécule, le méthane (CH₄). Cependant, le biogaz est renouvelable et permet de réduire beaucoup plus les émissions de CO₂, souvent de plus de 80 % par rapport aux combustibles fossiles. Le biogaz et le gaz naturel (GNC) sont interchangeables et peuvent être utilisés en parallèle. Il existe également une norme sur les carburants pour le gaz des véhicules, EN 16723-2.

La décomposition de tout type de déchets organiques (fumier, eaux usées, déchets alimentaires) produit du méthane. Les déchets organiques peuvent donc être non pas envoyés vers des décharges, mais intégrés dans un processus de production de biogaz.

Pour commencer, les déchets sont collectés et prétraités, et la décomposition est accélérée par des bactéries bénéfiques dans un site de digestion anaérobie. On obtient un mélange à base de méthane (50 à 60 %) et de CO₂, principalement. C’est ce qu’on appelle le biogaz.

Le biogaz est nettoyé et raffiné, le CO₂ séparé, pour obtenir un gaz composé à plus de 97 % de méthane, un carburant de qualité automobile appelé biogaz.

Non seulement on évite les fuites de méthane dans les décharges en éliminant les déchets, mais on obtient également des sous-produits précieux. À l’instar des bio-engrais, issus du recyclage du phosphore et de l’azote, le CO₂ est collecté à des fins alimentaires ou industrielles. Tous les sous-produits sont collectés pour contribuer à la fois à la rentabilité et à la réduction des émissions de CO₂ !

Mais les décharges préexistantes sont encore là pour de nombreuses années, laissant échapper du méthane. Ce méthane pourrait également être capturé et transformé en gaz pour cuisiner, remplaçant le bois ou le charbon de bois, ou en électricité via un groupe électrogène. Une grande contribution à la lutte contre le changement climatique et à son adaptation.

Grâce à ce système circulaire unique, qui réduit le CO₂ sur plusieurs niveaux, la réduction globale de CO₂ pourrait dépasser 100 %. Assez incroyable. 

Presque tout ce qui est organique, comme :

Eaux usées

• Boues provenant des stations d’épuration des eaux usées

Déchets solides organiques provenant des filières suivantes :

• Abattoirs / Déchets de boucheries

• Plantations / canne à sucre

•Agriculture

• Industrie de la pêche

• Production alimentaire

• Brasseries / domaines viticoles

• Fermes d’élevage / fumier

• Exploitation forestière

• Marchés alimentaires

Décharges

• Gaz d’enfouissement

La production de biogaz augmente rapidement à l’échelle mondiale, et l’une des principales utilisations finales est le transport. De nombreuses grandes compagnies d’énergie, dont Scania est partenaire, fournissent du biogaz. Et si vous disposez seulement de gaz naturel, vous pouvez acheter des certificats de biogaz, comme pour l’achat d’électricité verte.

Pour résumer, le biogaz est vraiment un outil circulaire unique, un véritable couteau suisse apportant de nombreux avantages en même temps :

• C’est un outil clé dans la décarbonation des poids lourds

• Il apporte la sécurité énergétique locale et crée de nouveaux emplois.

• Il ramène des nutriments dans les sols et remplace les engrais fossiles.

• Il améliore la qualité de l’air et de l’eau.

• Il résout le problème des déchets et réduit le nombre de décharges.

• Il permet des réductions très importantes de CO₂, à moindre coût. C’est l’option qui présente le meilleur ratio investissement - réduction du CO₂. En fait, il pourrait même avoir des émissions négatives du point de vue systèmes.

Cela signifie que les systèmes de biogaz contribuent à la quasi-totalité des ODD de l’ONU. 

Le transport et les décharges sont deux défis majeurs dans la quête d’un monde durable. Toujours dépendant des énergies fossiles, le transport est responsable de près d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES).

Plus de 90 % des déchets organiques dans le monde se retrouvent dans des décharges, déversant ainsi des produits chimiques toxiques dans l’eau douce et libérant du méthane et du CO₂ dans l’atmosphère. Or, le méthane a un très lourd impact sur le climat (il est 25 à 30 fois plus agressif que le CO₂).

Selon de récents rapports de l’association ISWA, en 2025, près de 10 % des émissions de GES proviendront des décharges. Combinés, le transport et les décharges représentent près d’un tiers des émissions mondiales de GES. Le biogaz et la transformation des déchets en carburant sont un moyen de sortir de ce double dilemme.

Découvrons un exemple de gestion de la transformation des déchets en biogaz en Suède :

Au cours des dernières décennies, la Suède est parvenue à résoudre ses problèmes de gestion des déchets, éliminant la quasi-totalité des décharges. Cela est principalement dû à une série de politiques progressistes, comme l’interdiction d’envoyer des déchets organiques dans les décharges et la planification municipale obligatoire.

En lieu et place, la Suède transforme ses déchets pour obtenir du biogaz, le carburant de transport le plus durable qui soit et qui remplace surtout le diesel dans les parcs de poids lourds. Cela a donné naissance à un réseau national de gaz pour véhicules reposant à 95 % sur le biogaz.

La production de biogaz pour le secteur automobile (plutôt que pour le chauffage ou l’électricité) étant avantageuse en termes d’efficacité, de durabilité et surtout d’économie, on observe une nette évolution vers la production de carburant sur la plupart des marchés du biogaz.

Nous pouvons exporter des solutions complètes de transformation des déchets en biogaz depuis la Suède. Le processus commence par une étude préliminaire, soutenue par Team Sweden, décrivant la transition du transport et des déchets vers un système de biogaz. Cette étude préliminaire décrit également le modèle économique, cartographiant la structure de la propriété locale, les besoins d’investissement et les flux de revenus, le tout pour rendre le système à la fois durable et rentable dans le temps.

Bien entendu, Scania mettra en place l’ensemble du système de transport. De plus, Scania assurera la formation sur site des conducteurs, des mécaniciens et des organisateurs de transport.

Elof Hansson International mettra en place l’ensemble du système de gestion des déchets et du biogaz. Scania et Elof Hansson travaillent depuis longtemps avec le régime de crédit à l’exportation suédois (EKN et SEK), et il sera possible de financer l’ensemble du système.

Tout au long du projet, un programme de renforcement des capacités également soutenu à 100 % par Team Sweden sera mis en œuvre. Comprenant la formation sur site des opérateurs clés dans des installations de biogaz existant en Suède, combinée à un mentorat au niveau local.